L'implantation d'une valve aortique par cathéter (TAVI) devient une alternative de plus...
Dr Wijeysundera. Crédit photo : Kevin Van Paassen / Sunnybrook Health Sciences Centre.
Par Carmela Reyes
L'implantation d'une valve aortique par cathéter (TAVI) devient une alternative de plus en plus courante et rentable à la chirurgie à cœur ouvert, qui profite aux patients et réduit les séjours à l'hôpital.
Le procédé TAVI est une intervention minimalement invasive par cathéter qui traite le rétrécissement de la valve aortique (sténose aortique, SA) en remplaçant la fonction de la valve par une valve bioprothétique implantée dans le cœur du patient par un cathéter inséré dans l'aine.
Si, à l'origine, l’intervention TAVI était principalement réservée aux patients à très haut risque, son utilisation a été étendue aux patients à plus faible risque dans certaines provinces, le financement variant selon les provinces.
Une trentaine d'hôpitaux au Canada pratiquent actuellement des interventions TAVI, mais nombre de leurs directeurs de programme se demandent comment améliorer l'accès à cette chirurgie peu invasive alors que le financement favorise le remplacement chirurgical standard de la valve aortique (RCVA).
Le Dr Harindra Wijeysundera et ses collègues ont trouvé la solution.
Le Dr Wijeysundera est chef du Programme cardiaque Schulich au Sunnybrook Health Sciences Centre et cardiologue interventionnel à Sunnybrook, qui réalise 300 à 325 interventions TAVI par année.
« L’intervention TAVI n'est plus une procédure innovante, c'est la norme de soins pour certains patients atteints de SA, a-t-il déclaré. Il nous incombe donc manifestement, en tant que prestataires du système, d'être en mesure de fournir cette norme de soins. »
Deux facteurs clés ont rendu difficile d’offrir l’intervention TAVI à tous les candidats admissibles. Premièrement, l'approche de financement par patient pour l’intervention TAVI ne permet pas de traiter autant de patients que le nombre référé. Deuxièmement, la prothèse peut être plus coûteuse au départ que celle utilisée pour le RCVA.
L’intervention TAVI n'est plus une procédure innovante, c'est la norme de soins pour certains patients atteints de SA.
Toutefois, le Dr Wijeysundera estime que ces problèmes liés aux coûts du TAVI peuvent être atténués par un congé précoce de l’hôpital et une diminution des complications, deux facteurs qui permettent d'économiser des ressources hospitalières.
« La proposition de valeur pour l’intervention TAVI n'est pas la prothèse elle-même, dit-il. C'est plutôt la capacité de mobiliser rapidement les patients et de leur permettre de rentrer chez eux plus tôt. De ce fait, le séjour à l'hôpital pour l'intervention TAVI est moins coûteux que pour le RCVA », ajoute-t-il, précisant que 99 % des interventions se font par l’accès fémoral (une petite incision dans la cuisse), avec anesthésie locale et sédation.
À Sunnybrook, la durée médiane d’un séjour pour un RCVA est de cinq à sept jours, alors qu'elle est d'une journée pour une intervention TAVI. « Pour réduire le coût de la prestation des soins à l'hôpital, nous avons adopté de manière très agressive des trajectoires permettant de faire sortir les patients plus tôt. »
Depuis plusieurs années, le Dr Wijeysundera s'efforce de démontrer qu'il existe un besoin évident de financement accru pour les interventions TAVI. Il est membre d'un groupe consultatif qui formule des recommandations au ministère de la Santé sur la meilleure façon d'affecter les fonds et d'améliorer l'accès des patients aux traitements médicaux vitaux.
« L’intervention TAVI est devenue une option sûre et peu invasive privilégiée par les patients, et elle est désormais abordable pour le système de santé, déclare le Dr Wijeysundera. Malgré cela, il existe encore une inégalité d'accès substantielle au Canada, qui devrait être abordée afin que les patients puissent obtenir les soins dont ils ont besoin. »
Carmela Reyes est responsable principale des communications chez Medtronic.