13 janvier 2021

Une nouvelle technologie qui permet aux médecins d’effectuer le monitorage et l’enregistrement de l’activité cérébrale à long terme pour la première fois

Pour la première fois au Canada, un nouveau dispositif médical novateur permet aux neurologues d’effectuer le monitorage et l’enregistrement de l’activité cérébrale des patients de...

Pour la première fois au Canada, un nouveau dispositif médical novateur permet aux neurologues d’effectuer le monitorage et l’enregistrement de l’activité cérébrale des patients de façon continue.

Ce dispositif, appelé système de stimulation cérébrale profonde PerceptMC PC et fabriqué par Medtronic, a été autorisé pour la vente par Santé Canada en octobre 2020. Le dispositif a été implanté chez un patient pour la première fois au Canada en novembre dernier dans un hôpital de Toronto.

Le neurologue Dr Alfonso Fasano et le neurochirurgien Dr Suneil Kalia, qui ont effectué l’intervention, ont affirmé que la technologie de pointe du dispositif promettait d’être un tournant pour le traitement des personnes atteintes de maladies neurologiques souvent invalidantes, comme la maladie de Parkinson, le tremblement essentiel, la dystonie et l’épilepsie.

« Nous n’avions jusqu’à maintenant aucun moyen efficace d’enregistrer l’état des patients lorsqu’ils sont à l’extérieur de l’hôpital, explique le Dr Fasano. Ce dispositif va nous permettre de récolter des données sur un patient sur plusieurs années, plutôt que de simples informations ponctuelles. »

Le système de stimulation cérébrale profonde (SCP) est un traitement personnalisé administré à partir d’un dispositif de petite taille semblable à un stimulateur cardiaque, que l’on place sous la peau au niveau de la poitrine ou de l’abdomen. Il envoie des signaux électriques par l’intermédiaire de fils très minces à une zone du cerveau ciblée qui est associée aux symptômes d’un trouble neurologique, comme la maladie de Parkinson. Le dispositif Percept est le premier neurostimulateur implantable offert sur le marché qui est capable d’enregistrer et de stocker des données relatives à l’activité cérébrale quotidienne des patients chez qui des électrodes ont été implantées pour une stimulation cérébrale profonde.

Le fait de mieux comprendre l’activité cérébrale sur de longues périodes, tout en administrant un traitement, permettra aux médecins et aux équipes médicales d’aider les patients à mieux prendre en charge leurs symptômes et à améliorer leur bien-être.

« C’est très emballant, car désormais nous aurons accès aux mêmes informations que nous avons lors des interventions chirurgicales, même lorsque les patients mènent leur vie normale, explique le Dr Kalia. D’après nous, l’accès à ces données nous aidera à améliorer le traitement des patients et à mieux programmer la stimulation cérébrale profonde lors des phases chroniques. Les patients avec lesquels nous travaillons sont atteints de maladies évolutives, ce qui veut dire que l’état de leur cerveau change avec le temps. L’accès à ces renseignements permettra à l’équipe d’effectuer des ajustements thérapeutiques en conséquence. »

Auparavant au Canada, les neurologues ne pouvaient se fier qu’à une petite quantité d’informations pour décider du traitement des patients atteints de maladies qui touchent l’un des organes les plus complexes du corps humain. Les données relatives aux signaux cérébraux n’étaient accessibles que lors des interventions chirurgicales ou si les sondes électriques implantées chirurgicalement étaient temporairement laissées à l’extérieur du corps pour être branchées à l’équipement de monitorage, ce qui n’est pas une solution viable sur le long terme.

Les médecins devaient essentiellement se fier aux témoignages de leurs patients concernant leur état de santé après l’intervention. Il n’est pas rare que les patients en neurologie tiennent des journaux ou des feuilles de calcul détaillés pour faire le suivi de leurs symptômes entre leurs rendez-vous médicaux. Ces documents aident les médecins à mieux comprendre les changements dans leur activité cérébrale et à déterminer leurs options thérapeutiques.

Grâce au dispositif Percept, les équipes médicales auront accès à des renseignements détaillés inaccessibles auparavant, ce qui leur permettra d’étudier en temps réel les données relatives à l’activité cérébrale des patients ayant été récoltées sur plusieurs mois ou plusieurs années. Elles peuvent désormais effectuer le monitorage des signaux cérébraux d’un patient et établir une corrélation avec ses dispositions ou expériences répertoriées, comme les symptômes ou effets secondaires présentés ou les médicaments pris. L’accès à des données scientifiques complètes ouvrira la voie à des traitements de neurostimulation fondés sur l’information et plus personnalisés.

« Nous aurons accès à des renseignements importants sur l’activité cérébrale des patients, pas seulement au moment de l’intervention chirurgicale, mais même lorsqu’ils seront retournés dans le confort de leur maison, explique le Dr Kalia. Nous croyons que l’accès à ces données améliorera le traitement, ainsi que la programmation [de la neurostimulation] lors des phases chroniques. »

Le nombre précis de patients à travers le Canada qui pourront profiter de cette nouvelle technologie est encore inconnu, mais cette dernière a le potentiel d’aider des milliers de Canadiens atteints de troubles neurologiques à mener une vie plus épanouie.

« Cette technologie est très importante pour les patients, car elle permet d’enregistrer leur état de santé en permanence – une première en neurologie », affirme le Dr Fasano.