La pandémie de COVID-19 a mis en lumière l'importance pour les hôpitaux canadiens de s'assurer qu'ils disposent des ressources et du personnel adéquats pour fournir une ventilation aux patients gravement malades qui ont besoin d'une assistance respiratoire.
Les unités de soins intensifs des hôpitaux à l’échelle du pays ont dû faire des pieds et des mains pour ajouter des lits, du personnel médical et des ventilateurs afin de répondre à la demande croissante, en particulier pendant les premières vagues de la pandémie.
Aujourd'hui, alors que la pandémie persiste et que les hôpitaux et leurs partenaires financiers gouvernementaux tentent de gérer au mieux des budgets serrés dans un contexte de crise des ressources humaines en santé, ces derniers peuvent se demander quel type de ventilation est le plus rentable et offre les meilleurs résultats pour les patients.
Un document de recherche canadien récemment publié - Proportional-Assist Ventilation with Load-Adjustable Gain Factors for Mechanical Ventilation : A Cost-Utility Analysis - donne matière à réflexion.
L'étude a synthétisé les données disponibles tirées de recherches antérieures afin d'examiner le rapport coût-utilité de deux méthodes de ventilation utilisées au Canada : la ventilation en aide inspiratoire (PSV), une forme de ventilation mécanique dans laquelle chaque respiration est assistée par une pression constante réglée par un clinicien, et la ventilation assistée proportionnelle (PAV), dans laquelle le logiciel du ventilateur ajuste le niveau d'assistance en fonction de l'activité de l'effort respiratoire du patient.
L'étude a révélé que la PAV est plus rentable, générant des économies de 7 642 dollars par patient, par rapport à la PSV. En même temps, la PAV a également été bénéfique pour les soins aux patients, en augmentant de 16 % une mesure de la qualité de vie.
« La ventilation mécanique joue un rôle important en soins intensifs et il est probable qu'elle sera toujours nécessaire dans une certaine mesure dans les unités de soins intensifs canadiennes, mais d'après toutes les données que nous avons recueillies et analysées, il est probable que les hôpitaux canadiens trouveront que la PAV est plus rentable que l'assistance ventilatoire conventionnelle et qu'elle entraîne des résultats plus positifs pour les patients », déclare Rhodri Saunders, coauteur de l'étude.
Selon le thérapeute respiratoire Danny Veniott, l'étude confirme ce qu'il constate quotidiennement en tant que gestionnaire de programme au sein des cliniques de thérapie respiratoire et des voies respiratoires de l'hôpital général de St. Mary à Kitchener.
« Nos propres données montrent que nous sommes en mesure de débrancher davantage de personnes du ventilateur et de le faire beaucoup plus rapidement lorsque nous utilisons notre protocole PAV, qu'avec d'autres modes de ventilation, y compris le PSV », dit-il.
L’hôpital de St. Mary a commencé à utiliser la PAV comme mode de ventilation prédominant il y a près de dix ans, après qu'un projet pilote a convaincu la direction des avantages pour les patients, notamment une durée de ventilation moindre, un rétablissement plus rapide, moins d'effets secondaires négatifs et une moindre dépendance aux sédatifs et aux médicaments. L'hôpital traite environ 1 300 patients par an qui ont besoin d'une ventilation, notamment ceux qui souffrent de troubles pulmonaires obstructifs chroniques, de défaillance multisystémique et de problèmes cardiaques aigus.
« Nous utilisons les modes d'assistance complète traditionnels lorsqu'un patient est gravement malade, mais dès qu'il est suffisamment stable pour respirer spontanément avec la ventilation assistée, nous le mettons sous PAV », explique le Dr Veniott.
Richard Kauc, thérapeute respiratoire et spécialiste en ventilation chez Medtronic Canada, espère que l'étude fournira à davantage d'hôpitaux les données dont ils ont besoin pour offrir aux patients un meilleur accès à la PAV. Medtronic fabrique des ventilateurs de soins intensifs avec PAV pour le marché mondial.
« La véritable valeur de la PAV devrait se voir dans les résultats de qualité - moins de temps sous ventilation, moins de temps à l'unité de soins intensifs et moins de risques de décès, dit-il. Cette étude a examiné les recherches existantes qui montrent de meilleurs résultats pour les patients et a voulu voir s'il y avait également un avantage économique, et la réponse a été "oui". »
Une version complète du document Proportional-Assist Ventilation with Load-Adjustable Gain Factors for Mechanical Ventilation: A Cost-Utility Analysis est accessible ici.
Réimpression, gracieuseté de Hospital News.